Il est 8H30, il faut déjà chaud, et je termine la préparation d'un sandwich franco-français : le fameux "jambon-beurre". Une petite bidouze pour la soif, une bouteille d'eau pour la grande soif, des fruits et un éclair au chocolat.
Emballé, chargé, je monte sur ma nouvelle monture, contact, gaz, et me voilà rendu au point de rendez-vous : le rond-point Ferrari !
Sont déjà sur place Christopher et sa SMT 990, Picou et son fazer 1000, Jimmy et sa Monster 1200S, Laurent et Xanoa, tous deux sur 1290 Superduke R, Domi qui a troqué son fazer contre une 1290 Superduke GT. Le temps de garer ma sublinissime Super Adventure S, et Patrick arrive avec sa teutonne, l'Adventure 1200 GS. Vous l'aurez compris, les européennes sont en majorité, et KTM est en force.
Un énorme roadbook nous attend : plus de 500 kms de virages, et six cols à franchir :
- Osquish
- Port Larrau
- La Pierre St Martin
- Le Bouesou
- Le Somport
- le Portalet.
Ce roadbook avait été mis au point avec notre ami Sky. Quelques modifications ont été apportées, dont notamment le sens de roulage.
Après les rituels "Ca va toi, moi ça va, et toi ça va ?" et les "elle est chouette ta mob", "ça roule au gazoil ?" et autres considérations, nous nous ébrouons enfin.
J'ouvre la marche jusqu'au pied du col d'Osquish, puis je passe la main à Domi, et ferme désormais la marche, rôdage, oblige...
On prend du rythme, ce n'est pas la grosse arsouille, mais ça envoie pas mal.
Osquish, Larrau, La Pierre St Martin : des panoramas de fous et... zéro photos ! Des cinglés ! Ils roulent comme des avions de chasse et s'arrêtent juste pour pisser !!!
On fait une halte à la croisée des chemins, là où Christopher va devoir nous quitter, ayant promis d'être rentré pour 13H30...
On quitte la route de la Pierre et attaquons la petite route du col de Bouesou, à rythme très contenu. Cette route n'est pas plus large qu'une bagnole, un peu cabossée, un peu gravillonnée, bref bien pourrie... mais qui nous permet de rejoindre la route du Somport dans un cadre magnifique.
Pendant une quarantaine de kms, personne ne fait le mariolle, et chacun roule gentiment, admirant de-ci delà de somptueux paysages.
Sitôt rendus sur la route du Somport, grosse montée de fièvre, le virus a repris le dessus, et ça avoine comme des malades. Ca avoine tellement qu'ils ratent la bifurcation pour l'ancienne route et filent droit dans le tunnel.
Je ne dirais pas ici comme ces hurluberlus ont fait demi-tour, juste qu'ils se sont rendus compte qu'il y avait comme un problème et qu'ils sont parvenus à revenir dans le droit chemin. Alléluia !!!
Le Somport est une formalité. Faut-il préciser que Domi en tête, c'est reparti au même rythme : l'aventure, c'est l'aventure !!!
La descente se fera à la recherche d'une pompe à essence, certains dont je tairai encore le nom n'ayant pas jugé utile de faire le plein en même temps que les copains... (Casse-c.....).
Finalement, on profitera d'abord d'un petit chemin pour piqueniquer ! Et là, gros moment de solitude : mon magnifique éclair au chocolat s'est barré de son emballage, et s'est répandu dans le sac... Put... de m... !
Après avoir fait bombance, on file à la pompe à essence, on refuelle, et on en profite pour manger une petite glace !!!
Et c'est reparti comme des..., ben non, très gentiment, très cool. Faut dire qu'à peine redémarré, on se retrouve derrière la guarda civile. Marrant comme sans rien dire, ça vous calme dans vos ardeurs...
Une fois la Guarda Civile dépassée, c'est reparti comme d'habitude : du gros gazzz...
Et très rapidement, on se retrouve à monter le Portalet. Ma machine atteindra son premier mille à 500 m du sommet ! Ca s'arrose ! Alors, on fait une pause (enfin pour certains....) au sommet du Portalet. Je paie ma tournée pour arroser ma moto ! Et ce premier mille parcouru !
Après ce rafraichissement bien mérité, on s'attèle à la descente côté français. Bah, comme d'habitude, ça roule comme des bombardiers..., sauf qu'ayant passé le cap du 1er mille, je m'autorise à mettre plus de rythme... Et je m'amuse comme un gosse ! Ca pulse grave, ces gros trails !!!
Et festival sur une route bien cassée où Patrick ouvre la route avec la GS, je lui colle aux basques, et tous les roadsters sont en souffrance : pour nous, tout baigne, les suspensions gomment les moindres aspérités, et pour eux, c'est démontage de poignets, cassage de fions, et autres forfaitures du même type...
Retour sur de l'asphalte de qualité, et nous faisons les 80 derniers kilomètres façon escadrille.
Grosse journée, gros roadbooks, belle ambiance, bref, une journée comme on les aime sur Esprit Motard.