Chose promise, chose due...le voici tout chaud démoulé :idea:
J'ai légèrement carbonisé le peu de neurones qu'il me restait, après cette chaude balade dans le four aragonais, dans le feu de l'écriture
. J'espère que ça vous plaira et surtout donnera, à ceux qui n'ont pu venir, l'envie d'un jour découvrir cette belle contrée...
Et que cela excusera ma performance minable à l'oral de mon concours car oui j'ai fauté préférant écrire ce CR que bachoter! :roll:
Pour se lever à une heure bien matinale en un dimanche matin il faut avoir de sérieuses raisons: un corps à enterrer; une rediffusion d'un moto GP; l'obligation d'aller lustrer les bancs de l'église ou mieux encore la perspective (tout à fait catholique) de faire une belle balade en contrée hispanique. Au goût de l'hostie étrangement beaucoup préfèrent celui du chorizo!!! :geek:
Tel un picador c'est donc Cube qui nous a titillés autour de ce projet: visiter les ruines de Yesa et mourir (de chaud).
Dimanche 16 août 9h40, il est temps de chevaucher nos chevaux mécaniques et de regagner SJPDP pour les intimes (Saint Jean Pied de Cochon pour les connaisseurs) afin de retrouver le groupe de croque-maïs avec lesquels faute de grains on partagera le grain (je parle de la pluie
).
Et oui Le Tout Puissant très vexé de ne pas nous voir à sa réunion dominicale et aussi fâché de ne pouvoir aller déguster tapas et chorizo en notre compagnie, a délégué une armée de nuages qui, par intermittence et de Larressore à Isaba (en gros), joue les trouble fêtes... arrosant nos routes, nos montures et nous baptisant pauvres pêcheurs!
Il n'est pas loin de 10h30 quand nous retrouvons Cube, Koko, Chips, Alain et Mrick au bar qui fait l'angle à SJPDP.
La petite troupe est déjà attablée et est arrivée apparemment fort tôt (certainement du fait de la ponctualité de Koko
). Avec Mateo nous faisons connaissance de Mryck et d'Alain.
Quand Cube, subitement semble très absorbé par une étude zoologique fort étonnante
. En effet, une petite colonie de mouches hantent les lieux depuis leur arrivée... faut il y voir là un signe? Pourtant dans la pub axe il était précisé muchas maracas et non muchas mouchas!!!
Koko profitera même de la présence de nos amies insectes pour nous montrer avec talent et dextérité comment les capturer. :cyclops:
Un jus d'O et un croissant plus tard, Gaël et sa belle nous rejoignent. Le moins que l'on puisse dire et qui aura marqué tous les esprits (même celui de la serveuse), c'est que Gaël ne semble pas être marié avec une planche à repasser (je ne parle pas ici de Pocket :) ) et encore moins au fer à repasser. Nous le soupçonnons d'ailleurs d'avoir dormi tout habillé pour être sûr de nous trouver à l'heure...
Maintenant que nous sommes au complet nous allons pouvoir « break on throught to the other side » comme l'aurait dit Jim Morrison.
Si le départ se fait sous un ciel gris mais sans pluie, la montée de Valcarlos est quant à elle marquée du sceau des Tlaloc (dieu de la pluie pastèque qui transforme les vêtements en loques)... la route est bien mouillée et je dois avouer une certaine appréhension
. L'ascension se fait donc par la face nord, chacun à son rythme. Les plus téméraires: Cube, Koko, Alain, Mrick prennent la tête du cortège alors que je me retrouve un temps au milieu puis en queue de peloton avec Chips et Mateo.
Tout le monde se retrouve à la station d'essence non loin de Auritz (N135). C'est le moment de faire une petite pause, discutailler et surtout abreuver nos bêtes avant de prendre la N140 direction « vers là bas où tout est calme, tout est sauvage».
La route est légèrement étroite entre Aribe et Jaurieta mais agréable à rouler, enfin quand elle n'est pas mouillée. Me sentant l'âme d'une espadrille molle et le courage d'un esquimau face à un ours polaire, je ne tarde pas à prendre la place de moto balai, ce pour ne pas gêner ceux plus en phase avec la conduite du jour.
Entre Jaurieta et Escaroz la N140 nous offre une espèce de manège démoniaque façon tournicoti tournicoton qui aurait pu rendre Zébulon cinglé.
Ça tourne ça vire dans tous les sens et ce par le bais d'épingles assez cruelles qui font transpirer rien qu'en en regardant le tracé sur la carte
... L'Espagne on ne le dira jamais assez: ce n'est pas le monde des bisounours! Ici la route se mérite et se dompte à grand coup de freinages de trappeur et de trajectoires aiguisées!
Après cet intermède assez tortueux qui a fini de me mettre le trouillomètre dans la zone rouge, le bitume semble se dérouler tel un ruban dessinant de jolies courbes assez douces qui permettent un roulage un peu plus rapide
. Nous traversons ainsi les villages de Ochagavia, Izalu. C'est entre ces deux lieux que, sur le bas côté, une piétonne qui voulait nous regarder passer a reculé malencontreusement dans le caniveau. Perdant l'équilibre elle s'est retrouvée fesses contre roche et terre
... mais ça il fallait être en queue de peloton pour le voir!!!
Quelque part, je ne peux m'empêcher de me dire «à choisir: je préfère qu'elle se paie une petite gamelle dans une rigole que de me la mettre sévère entre deux épingles ». Entre elle et moi c'est tout vu: fallait pas être piétonne
... ainsi je tente de me rassurer comme je peux...je vous le concède lamentablement!
Quelques km plus loin, l'âne alcoolisé auteur du tracé de la voie que nous empruntons a repris du service... une séquence de virolos bien choisis nous mène à travers la foret de Navarre à Isaba.
Passée la forêt, la pluie se fait oublier. Le climat est plus chaud et sec tandis que dans les cuirs et les bottes le thermostat est au « tropical » fixe. Le paysage est à présent plus aride alors que les motards, de sensations, sont toujours plus avides... :geek:
Nous n'entendons pas les grillons... simplement le doux son de nos moteurs diablement joueurs...Il fait chaud dans les t-shirt et dans les maillots et ce n'est que la promesse de la surprenante étuve et du terrible soleil qu'on aura à Yesa...hummm le motard vapeur! :joker:
A Isaba nous empruntons la N137 direction Roncal puis Burgui. La route propre et assez large nous permet de nous en donner à cœur joie!!!
Appel micro: A Roncal il me semble avoir vu comme un circuit ou du moins une piste avec un bâtiment à chaque extrémité... je n'ai pas bien compris de quoi il s'agissait … la personne détenant l'information est priée de l'apporter à l'accueil merci...
Depuis Burgui nous voguons sur la sinueuse An 137 qui traverse Salvatierra de Esca où au retour nos apôtres feront leurs ablutions; puis Sigues.
Un peu plus loin, nous prenons la N240... route plus que surprenante de part le spectacle qu'elle permet de découvrir. Elle longe une partie du lac de Yesa, dévoilant au départ un terre noyée, puis un paysage presque désertique et à la fois un brin lunaire, fait de monts de terres et de minéraux; de coulées colorées de différents sédiments; des couleurs bleues, vertes, jaunes, siennes... une ambiance bien particulière qui d'un coup fait couper la poignée des gaz...
Quelques km de traversée et vient le point pour se restaurer.
Cube a choisi un restaurant en plein Yesa City. Le moins que l'on puisse dire est que nous sommes aux petits oignons! D'ailleurs, je pense qu'en s'approchant un peu de nous les ¾ de la population pourraient se rendre compte que nous n'en avons pas que l'air mais aussi l'odeur! La marinade ça a du bon …Born to be wild disait-il!! :rendeer:
A proximité de notre table d'hôte, nous avons un joli canapé dans lequel Gaël décide de finir sa cession de roulage et ce avant même de passer à table !!!
Le repas sera placé, lui aussi, sous le signe de la découverte... Au menu (que Gaël aura eu la gentillesse de nous traduire car Cube alias Sumo de Pina ne fait que de l'espagnol d'approbation) nous avons droit aux fameuses pâtes noires
, au pollo plancha y a la tarta tatin muy déliciosa como las profiteroles con chocolate!Olé!!!! :flower:
Les ripailles, qui se déroulent dans une ambiance bon enfant, permettent de mieux faire connaissance notamment de l'inquiétant Mrick :roll:
dont on apprend qu'il égorge les truites et fume les saumons...
Mais comme le dirait mieux que moi Koko, « on est pas venu acheté du terrain », et nous finissons par abandonner, masochistes que nous sommes, notre fraiche salle de restaurant pour la fournaise extérieure.
A nous les ruines de Yesa!!!
...enfin si j'ai bien lu la carte ce seraient davantage celles de Esco...
Pour y accéder depuis la N240 il faut emprunter une petite route terreuse toute défoncée...
Mryck joue la carte de la prudence et décide de laisser sa moto au plus tôt, sage choix auquel je me rallie.
Pour Mryck il est certain que c'est le soucis de préservation de son bien qui le guide. Semer les pièces de sa trucati à travers la campagne ce n'est pas vraiment très distingué pour un motard égorgeur de truites, surtout qu'il en perdra un jour bien assez sur la route.
Pour ma part, j'avoue que c'est par peur de me prendre une belle toise dans le chemin que j'abandonne ma monture. Mes courtes pattes et de ma gaucherie n'ont jamais joué en ma faveur.
Les sans peurs de la troupe, quant à eux, montent en mode cross jusqu'à la moitié du chemin préférant faire les 100 derniers mètres vraiment destroyed à pieds.
Cube, de son côté, se distingue. Fort de son expérience de taquineur de fossés et de son rôle de chef de tribu, il nous démontre qu'il n'est pas venu ici pour trier les lentilles. Et qu'on se le tienne pour dit lui et sa brêle en ont vu d'autres bien plus effrayantes! Non content de m'avoir porté pendant la première partie du chemin (merci infiniment), le voici parti dans l'ascension du chemin tout raviné qui va le mener au dernier plateau accessible en moto pour garer son 1000GenSduXRro..(et en rot Cube il s'y connait!!!)
Pour nous la MONTEE sous le soleil de plomb est assez infernale voir IMPOSSIBLE... nous aurions presque envie de crier ARRETE!...(mais nous ne sommes pas le 22)
Cependant la visite en vaut le coup. Les ruines sont celles d'un village abandonné il y a de cela plusieurs décennies... village qui selon wikipédia faisait déjà parti du projet de barrage (inauguré en 1960) dans les années 20...
Par endroit on dirait que le feu a détruit les ouvrages, pourtant ce n'est que l'œuvre du temps et le fruit de l'abandon qui ont éventré ces belles maisons en pierre aux balcons en ferronnerie.
Plus que des mots, ce sont les émotions qui prédominent lors de la visite de ce type de lieux abandonné par la vie...
et aussi un peu les blagues potaches de nos troubions... :joker:
L'heure et les têtes tournent et il va falloir penser à aller se baigner avant de reprendre la route du retour.
La descente du village se fera pour Koko en SDS derrière Cube qui une fois de plus nous impressionne de par sa folle technique façon tout terrain.
Le premier groupe fera le chemin via la N240 à travers champ... petite escapade agricole qui se soldera par un couchage de gex dans la paille pour la belle (des champs) blonde, heureusement sans gravité aucune!
En compagnie de Mryck je préfère réinterpréter le rôle Laura Ingall's sans la chute (pour nous hein, ça t'apprendra à te moquer Koko!!!
) pour retrouver à pieds nos motos abandonnées au bas du chemin.
Après tant d'émotions, toute l'équipe sanglante pour ne pas dire transpirante, reprend la route pour trouver un endroit où se « baquer » .
Après une balade en cuir de rando Mryck vous le dira: une baignade ce n'est pas du luxe! :idea:
Sur le trajet l'oeil de Linxe de Cube nous dégote un petit endroit où se baigner.. seul hic il se trouve en contrebas d'un pont, assez difficile d'accès avec nos équipements ... On finira cependant par trouver un chemin menant au rio Esca sur lequel Cube finira tel Moïse par marcher comme vous l'avez déjà vu en photo :king:
La baignade passée, où on a aussi vu Koko se coucher dans les rochers :roll: , l'équipée reprend à nouveau la route en sens inverse, laissant Gaël et Pocket se diriger seuls vers Huesca et Pau.
Une nouvelle pause à Jaurieta (il me semble) nous permet de nous désaltérer avant de finir notre périple.
Le troquet du village est fort sympathique mais aussi étrangement envahi par les mouches qui feront les frais de notre cruauté toute humaine: noyade par coca, tentative de coups et blessures par aplatissement avec chaussures, séquestration dans les verres, kidnapping...
Mais le motard n'a pas que cela à faire et le début de soirée nous invite tous à continuer notre balade et surtout à rentrer avant que le mari de Koko ne nous appelle tous un par un pour nous gronder! :)
Le groupe se sépare à SJPDP, le sourire sous le casque. Koko, Cube, Chips et Alain regagne cette contrée étrange où le maïs et les canards sont rois tandis que nous suivons un temps Mryck en direction de la capitale du jambon...
La journée fut bonne et pleine d'enseignements. Je retiendrai donc de cette nouvelle épopée motarde que:
-les mouches s'attrapent toujours de dos et quand elles sont occupées
-quand on dit « mouches qui s'enculent canicule » ce n'est pas faux
-rien ne sert de rouler au dessus de ses pompes quand on veut les garder...
-mieux vaut être poireau que carotte rapée...
Merci à tous et toutes pour cette belle journée enrichissante...
hé ho on se réveille c'est fini!!!!
Juanita reporter sans frontières :flower: